Sommaire
Jour 3  : La  route vers la lune : Gamle Strynfellsvegen
Jour 5 : Scenic Road 55 et Borgund, doutes et hésitations
Jour 6 : Entre hypertourisme et bout du monde : Bateau dans le Nærøyfjord
Jour 7 : Vive les mariés
Jour 8 : Une histoire de marins : Hardanger Maritime Centre
Jour 9 : Bergen
Jour 10 : Home sweet Home
Dormir tout son saoul
Fait très étonnant, en voyage, nous dormons comme des loirs, les 10h de sommeil sont fréquents. Je n'ai jamais trouvé de raison satisfaisante. On me dit que sans soucis, la nuit est remplie. La déconnexion y est peut-être pour quelque chose.
En quantité limitée
En route pour Stryn. Nous y faisons quelques courses chez Kiwi, Rima 1000 et Circle K. Thorgal a déjà soif, l’essence a augmenté de 15% en 2h. Thorgal doit aussi faire pipi, ça se fera chez le taxi de la ville. Les équipements pour les eaux usées sont automatiques et plutôt faciles à utiliser.
Il n’empêche, à 4, les 100 litres d’eau grises se remplissent en 2 jours.
Et si c’était la solution ?
Connaître des moments choisis avec des ressources limitées pour comprendre comment mieux les gérer au quotidien ? Voir quand on dépasse la quantité limitée ? En camping-car, on garde un bon confort, et on se rend vite compte quand on abuse. La limite est vite là, elle gène un peu, juste ce qu'il faut pour commencer à faire attention.
Alors on réapprend à faire la vaisselle, à optimiser les douches, à utiliser les toilettes publiques, à réduire le chauffage la nuit. S’en rendre compte quand on l’a choisi, c’est quand même mieux que de le subir (allo, Poutine ?)
Choisir son chemin
Nous repartons vers l’est, dans une lente et sinueuse ascension vers Videfossen, une rupture de pente entre la montagne et les lacs. Et donc au pied d’une turbulente chute d’eau.
Évidemment, la vue est magnifique, et rappelle la Patagonie.
C’est l’heure du choix :
- A gauche, direction Geiranger, haut lieu touristique Norvégien, son point de vue surplombant le Fjord, sa  route aux 100 virages accrochés à la montagne.
- A droite, Le col de Stryn SommerSki, mi-col de montagne, mi-vallée glaciaire, mi-route, mi-chemin de gravier.
Je vous laisse deviner… à droite bien sûr, direction la lune.
La route laisse rapidement place au gravier, il y a de la neige, les petits lacs s'enchaînent, j’imagine déjà les randos de folie, sous le vent, la bruine, à la rencontre des trolls, des chalets aux toits herbeux, des derniers rennes peut-être…
Il fait froid, le vent fouette nos T-shirts, nous croisons des autochtones à vélo, toujours prêts à en découdre avec les éléments.
La moyenne se réduit, nous roulons au pas, la route est mal stabilisée, et croiser d’autres voitures demande des manœuvres attentionnées.
J’autorise les enfants à squatter leur lit au fond de Thorgal, ils peuvent ainsi coller le nez à la fenêtre. Assez étrangement, la vue vers l’extérieur est limitée pour les passagers quand on roule. Question de conception…
Je me prends à rêver à un véhicule adapté au photographe, au contemplateur, à base de grandes baies vitrées, de tourelles escamotables, de véhicules tout-terrain…
Si vous connaissez quelqu’un qui s’y connaît et qui sait écouter des idées farfelues, je suis preneur !
Tous les 500m, on s’arrête.
Tous les 500m, je DOIS prendre une photo.
Tous les 500m, les enfants demandent une compensation en bonbons.
“C’est le tarif papa, tu sais bien”.
Au détour d’un virage, nous découvrons un grand pont de singe. C’est très instagrammable, les enfants sont motivés. Encore une fois, on se croit en Patagonie.
Après 3 heures et 30km, nous retrouvons la civilisation. Toutes les maisons sont belles en Norvège, ça change du béton rose de nos banlieues.
Quelques kilomètres sans intérêt jusqu’à Lom. Sur la route, nous découvrons que les Norvégiens élèvent des moutons.
Lom, première Stavkyrkje
On rapproche souvent la Norvège aux Vikings, à Odin, aux rites païens et à ces mythes que je ne connais pas.
Pourtant, la chrétienté s'est installée très tôt, avant même nos cathédrales. On a compté jusqu'à 3000 églises en bois dans cette région. Déjà construites sur des sites plus anciens.
Bien que les églises encore debout soient reconstruites sur des monuments plus anciens, elles sont en bois...depuis plus de 1000 ans !
Elles sont fabriquées en bois debout. La construction suit un procédé particulier, très ingénieux, à la technique quasiment perdue. Stav = bois debout, Kyrkje = Eglise, vous savez tout.
C'est le cas à Lom, puis dans quelques jours à Borgund.
Ici l'église est en bois clair, groudronnée par endroits. Le toit écaillé reprend des décors de dragons, le cimetière qui court autour est tout à fait charmant, ça change de nos dalles de marbre rose !
Vers les sommets du monde
La prochaine étape est le mythique Galdhøpiggen, encore des montées !
La fin de journée approche, encore une fois la montée passe par une route privée, sans certitude d’un endroit joli (et gratuit) pour passer la nuit. On hésite, on demande son chemin à un espagnol, un allemand, dans un hôtel fantastique, “vous n’auriez pas une petite place quelque part”…
Au final, nous finirons sur un petit chemin dans les bois pas loin de la route, avec une vue fantastique sur le parc national du Breheimen au loin. Au bord du ruisseau nous croyons voir des traces d’élan…
Apéro, dîner, jeux de cartes endiablés, les doux rêves de trolls nous emportent vers une nuit au son de l’eau qui coule.
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