Sommaire
Jour 2 : Glacier Party, Briksdalsbreen, Kjenndalsbreen, Bødalsbreen
Jour 5 : Scenic Road 55 et Borgund, doutes et hésitations
Jour 6 : Entre hypertourisme et bout du monde : Bateau dans le Nærøyfjord
Jour 7 : Vive les mariés
Jour 8 : Une histoire de marins : Hardanger Maritime Centre
Jour 9 : Bergen
Jour 10 : Home sweet Home
Bøyabreen
Au petit matin d’une nuit agitée par des chinois qui ont dormi dans leur Tesla, nous avalons notre petit dej les yeux rivés à la fenêtre.
Les gens sont partis ou pas encore levés.
Les gens sont partis ou pas encore levés.
Il est temps d’aller voir ce glacier de plus près. Il déborde de son sommet, et fond en myriades de chutes d’eau. On comprend déjà qu’il a subi les outrages du réchauffement climatique.
Le petit lac joue son rôle de miroir avec justesse, on s’attarde, on s’immerge dans l’univers humide. Cela ressemble aux Alpes, à la Suisse, au Chili, mais en plus accessible. Ailleurs, il aurait fallu marcher 3/4h pour voir un tel paysage.
Briksdalsbreen
Il est temps de lever le camp pour le Briksdalsbreen.
1000m de montée en métal hurlant, tunnel éclairé, 1000 de descente sur les freins fumants. Pour une fois, pas de tunnel.
Pendant que je conduis, le réflexe de notre tour du monde revient : chacun se trouve un monde dans 4m2 partagés. Madame canarde les maisons colorées, les chalets aux toits en herbe. Sans connexion, jeune homme divague en musique en rêvant au monde de demain ou en lisant Mike Horn, et mademoiselle peint entre deux virages, elle a même scotché son verre d’eau à la table !
Avant le glacier, il faut quitter le Fjord et longer un grand lac glaciaire vert turquoise. Nous pensions trouver un glacier au fond d’une vallée reculée, c’est bien le cas. A un détail près…
Ce glacier est connu dans le monde entier. Au fond du fjord, nous tombons nez à nez avec un monstre de métal flottant. Ce bateau de croisière prend toute la place dans le port de Olden. Il déverse son flot de passagers. Chacun choisit sa visite guidée et son moyen de locomotion (bus, calèche, chaussures, vélo) et longe le lac pour tenter d’approcher le graâl blanc.
Il faut se faufiler entre les obstacles mobiles, Thorgal est finalement très habile, il aura juste fallu apprendre à se connaître.
Il faut se faufiler entre les obstacles mobiles, Thorgal est finalement très habile, il aura juste fallu apprendre à se connaître.
Pause pique-nique face au lac. Sur une petite aire de stationnement face au glacier.
Avant, quand je regardais les caravanistes s’arrêter pour déjeuner au pied de leur coffre, je ne comprenais pas ce qui les animait. Maintenant je comprends un peu plus, quand la vue vaut le détour, pourquoi se compliquer la vie.
Nous arrivons au début de la “rando” pour le glacier. Malgré le monde et l’organisation bien rodée, la balade est belle et entourée de falaises vertigineuses aux cascades bruyantes.
L’ascension commence, et déjà Dame Nature montre les dents. La force du cours d’eau qui vient du glacier est formidable. Au détour d’une cataracte, le torrent se transforme en cascade hurlante. Les volumes d’eau en mouvement sont impressionnants, la vapeur projetée trempe le passant, les arcs en ciels sont éphémères, on ne s’entend plus crier “c’est beau hein”.
Puis le terrain se calme et laisse place à une végétation plus variée, fleurie, presque bucolique.
Au détour d’un dernier tournant, le glacier se dévoile, à la fois majestueux et à la peine. Il est beau et bleu, il est fripé et langoureux, il a poncé la montagne durant ces derniers siècles.
Au détour d’un dernier tournant, le glacier se dévoile, à la fois majestueux et à la peine. Il est beau et bleu, il est fripé et langoureux, il a poncé la montagne durant ces derniers siècles.
Mais il est faiblard : il a chaud.
Déjà en montant, les panneaux étaient clairs, la langue glaciaire a perdu 500 m en 100 ans.
Cela n’empêche pas de le contempler, de l’admirer, de laisser aller son esprit à des pensées lointaines, de profiter de l’instant qui nous est donné et de la chance d’être venu ici si facilement.
Je m’attarde pour quelques photos en pose longue pour saisir le mouvement de l’eau et l’idée du temps séculaire qui ne semble pas s’écouler ici.
Cela n’empêche pas de le contempler, de l’admirer, de laisser aller son esprit à des pensées lointaines, de profiter de l’instant qui nous est donné et de la chance d’être venu ici si facilement.
Je m’attarde pour quelques photos en pose longue pour saisir le mouvement de l’eau et l’idée du temps séculaire qui ne semble pas s’écouler ici.
Il est temps de redescendre.
J’aime bien faire des allers et retours, la vue n’a rien à voir dans l’autre sens, et c’est pourtant au même endroit. Question de point de vue, de sens de la lumière qui agite les couleurs différemment. Toujours voir les choses de plusieurs côtés…
Je vous garde la grande blague touristique pour la fin… (vidéo)
Le Kjenndalsbreen intouchable
Il est 18h, il faut trouver un coin où se poser pour la soirée.
Nous pensons nous rapprocher du glacier Bodalbreen et du Kjenndalsbreen. Pour cela, nous devons longer un autre lac sur une toute petite route. Thorgal impose son passage, les autres ont peur de voir arriver le mastodonte et se font tout petits sur le bord de la route. Je découvre qu’il est très maniable et que finalement, tout se passe bien (les fesses serrées quand même).
La nuit s’approche, pour monter au glacier, il faut aller au bout d’une toute petite route privée, à péage. On paye en ligne et on confirme son paiement en écrivant sa plaque d’immatriculation sur une petite enveloppe qu’on met dans une boîte aux lettres. Digital et réel, le meilleur des deux mondes.
Il faut alors se lancer à l’assaut d’une petite route digne du salaire de la peur, sans certitude d’avoir de la place là-haut pour passer la nuit.
Le doute s’installe, pourrais-je monter sur ce gravier avec mes 3,5t mécaniques ? Surtout, pourrais-je redescendre si le temps se dégrade… Ici, il n’y a rien pour t’aider si tu as un problème. Thorgal nous est prêté, je suis en famille, je suis fatigué. Mieux vaut regretter d’avoir été trop prudent.
Nous atterrissons dans un charmant camping au bord du lac. L’accueil est sympathique, l’endroit bucolique et très bien organisé. C’est beau, mais après une journée touristique, nous voulions la nature pour nous tous seuls. Patience, il reste 8 jours...
Tout le monde s’endort, je me cale dans le siège avant. Je contemple le ciel étoilé au-dessus des montagnes qui baignent dans l’eau turquoise. Je suis loin de mes auteurs fétiches Mike Horn, Sylvain Tesson Patrice Franceschi ou Alexandre Poussin , mais je ne regrette pas.
Tu veux la suite ? C'est devenu un calvaire d'attendre les prochaines aventures de Thorgal ? Alors, il faut me motiver, un petit partage autour de toi, une inscription à une newsletter et je reviens très vite.